The other side { Free }

3h37 AM

La nuit avait été longue. Très longue en fait. L'insomnie avait frappée. L'orage avait éclatée. Du coup, les yeux de la demoiselle ne purent se refermer un instant pour goûter aux bienfaisances du sommeil. La nippone avait fait les cents pas dans sa chambre, ne risquant pas de déranger les autres puisque pour l’instant, elle était la seule habitante de cette pièce. Plus les minutes avançaient, plus la patience de Shiiro s’émiettait. Rester enfermée dans sa chambre n’était l’idée qu’elle s’était faite de ses journées. Bouger un peu, sauter par tout à la rigueur, mais rester cloitré entre quatre murs d’une couleur effroyable, c’était contre sa volonté. L’adolescente enfila finalement un chandail trop grand pour elle ainsi qu’un short, beaucoup plus court que le chandail – en fait, le chandail lui arrivait au niveau du genou, donc il cachait le short.

La porte de sa chambre s’ouvrit puis se referma silencieusement derrière sa frêle silhouette. Les couloirs étaient baignés de silence. À cette heure, il n’y avait pas âme qui vive. Donc aucune chance de se faire attraper par l’un des surveillants. Sa main se glissa lentement dans sa longue chevelure noire, l’ébouriffant un peu plus qu’elle ne l’était déjà. Shiiro adoptait rarement le style « Je viens de me lever, laissez-moi tranquille », mais cette fois-ci, c’était peut-être nécessaire. Peut-être trouverait-elle le sommeil là où elle se rendrait? Un faible soupire se glissa d’entre ses lèvres. Elle se mit en marche, posant seulement le bout de son pied sur le carrelage, évitant de faire le bruit qui pourrait lui nuire, celui qui la ferait surprendre. En quelques minutes, l’adolescente se retrouva devant la lourde porte de la salle de répétition. Elle entra dans la pièce, refermant lentement la porte derrière, puis s’y adossa, laissant son regard glisser dans l’espace. Les rangées de bancs rougeâtres s’alignaient à perte de vue jusqu’à la scène. Les lumières avaient été réduites, économisant peut-être les coûts d’électricité – bien que le directeur devait s’en ficher…Un doux sourire se glissa sur le visage de l’asiatique lorsque celle prunelles noires rencontrèrent le piano qui trônait en coin, sur la scène. Elle ne pu s’y empêcher, sa « personnalité » normale pris le dessus. Elle couru. Rapidement. Elle sauta sur la scène et sautilla jusqu’à l’instrument, laissa glisser sa fine main contre le bois verni. Ses doigts rencontrèrent finalement les touches, une note s’en échappa. Elle prit place sur le banc puis posa ses mains sur le clavier. De douces notes s’échappèrent dans la salle, emplissant le silence qui se faisait de plus en plus pesant. Une mélodie. Parfois, ça révèle bien des choses. Sur une personne, sur sa façon d’être, sur ce qu’elle est réellement. Sur ce qu’elle voudrait être...

De retour de boîte à 4h00,tel était les quelques (mauvaises ?) habitudes que le jeune Bill prenait pendant les week-end.Bahh oui,on peut se faire plaisir quand même quelques fois,quitte à se prendre quelques heures de colle,c'était pas bien grave dans le fond ! x) Bref',le jeune garçon entra discrètement dans l'imposant bâtiment qui était son lycée.Il était moyennement clair,assez en tout cas pour marcher et parler normalement.Il poussa la porte lentement et la referma délicatement derrière lui.Il marcha doucement,mais sûrement vers sa chambre.Il n'était pas fatigué mais bon,il n'allait pas rester dans les couloirs non plus ! xD' Sa ferait pas très bien le matin " Mr Kyer,pourquoi dormez-vous par terre ",pas très cool quoi ! Bon passons,le jeune garçon avançait assez vite quand il entendit une douce mélodie jouer au piano.Il s'arrêta sur place pour écouter d'où cette musique venait et ne fut pas étonner que le son provenait de la salle de répétition.Il s'avança vers la salle et jeta un coup d'œil dans la fente de la porte un tout petit peu ouverte.Il vit une personne,d'ici il ne savait pas si c'était un garçon ou une fille,assise au piano.La personne avait l'air de bien s'amuser sur le piano et elle jouait très bien.Il ne voulut pas l'interrompre et préféra écouter de la où il était.Il poussa un tout petit peu la porte pour mieux voir et mieux entendre,et se cassa bien la gueule en avant.SBLAAAMM' et hop par terre.

Douce mélodie, enveloppe-moi toute entière. Transporte-moi dans un autre monde, là où je pourrai agir selon mes convictions, comme je le sens vraiment. Un doux sourire venait se glisser sur le visage de l’adolescente. Personne pour la déranger. Personne pour venir lui crier dessus. Personne, juste elle, le piano, la musique et le vide. Les notes se suivaient parfaitement, enchevêtrées l’une dans l’autre. C’était tout simplement libérateur. Et puis tout cassa. L’asiatique venait de sursauter suite à un bruit. Quelqu’un qui tombe, vraisemblablement. Shiiro serra doucement son chandail contre elle, fixant la porte de la salle. Celle-ci était légèrement entrebâillée…Il y avait donc quelqu’un dans la salle, pas de doute là-dessus! Et à cette heure-ci, ce n’était certainement pas un élève, non, pas à quatre heures du matin. L’adolescente se glissa sous le piano, comme si personne ne pourrait la voir de là…C’est en entendant un genre de gémissement qu’elle se laissa glisser en bas de la scène. Après tout, ce n’était peut-être pas un membre du personnel. Et de toute façon, à cette heure-ci, elle n’avait pas envie de jouer les casse-pieds. Restait plus qu’à souhaiter de tomber sur une personne qu’elle ne connaissait pas. L’asiatique remonta l’allée centrale pratiquement en courant puis s’arrêta devant la porte, glissant sa tête à l’extérieur. Ses yeux tombèrent rapidement sur un jeune homme, affalé de tout son long, sur le sol.

« Huum… normalement, on roupille dans un lit… »

Un doux sourire se ficha sur son visage. Un sourire presque attendrissant. Shiiro tendit sa main vers l’inconnu, lui proposant ainsi son aide pour se relever.